Les Terre-Neuvas – French Story & Translation

Author: Suzanne

Learn about the fascinating era of the “Terre-Neuvas”, cod fishing in Newfoundland and Iceland in the 16th-20th century.

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Mon Ă©tudiant Michael est revenu chez nous pour un troisiĂšme sĂ©jour d’immersion en français, et je commence Ă  bien connaĂźtre ses intĂ©rĂȘts.   Alors qu’est-ce qui pourrait lui faire plaisir pendant nos leçons cette fois, je me demande ?

My student Michael has come back for a third French immersion homestay, and I’m getting to know his interests. So what could make him happy during our lessons this time, I wonder?

1 – What were the Terre-Neuvas?

Tiens, ça y est, j’ai une idĂ©e ! Michael aime la mer, il a un voilier. Il aime l’histoire et il aime apprendre la culture des pays qu’il visite.  Je rĂ©flĂ©chis
  Puis c’est au moment oĂč il me dit qu’il a visitĂ© Paimpol sur la cĂŽte nord de la Bretagne (lĂ  oĂč habite Camille !), que je me prĂ©pare Ă  lui parler des ‘Terre-neuvas’ (nom portugais qu’on utilise aussi en français pour dĂ©signer cette pĂȘche) et des ‘Islandais’. Ce sont les noms donnĂ©s dans le passĂ© aux hommes qui allaient pĂȘcher la morue au large de la Terre-Neuve, et plus tard au large de l’Islande, du seiziĂšme jusqu’au vingtiĂšme siĂšcle.

Hey, I’ve got it, I have an idea! Michael loves the sea, he has a sailboat. He loves history and likes to learn the culture of the countries he visits.  I think hard 
 It’s when he tells me that he has visited Paimpol on the north coast of Brittany (where Camille lives!), that I decide to prepare information to talk to him about the ‘Terre-neuvas’ (Portuguese name also used in French to talk about that fishing) and Islandais. These are the names given in the past to men fishing for cod off Newfoundland, and later off Iceland, from the sixteenth to the twentieth century.

  • « Ah bon Â», me dit Michael, « je pensais qu’ils allaient plutĂŽt en Nouvelle Ecosse ? Â»
  • « Oui, c’est vrai qu’ils y allaient aussi », je rĂ©ponds, « mais je pense que lĂ , c’était surtout les pĂȘcheurs anglais/britanniques. »
    “Ye
  • “Oh,” said Michael, “I thought rather that they used to go to Nova Scotia? “
  • s, it’s true that they went there too,” I answer, “but I think that was mostly English / British fishermen.”
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2 – French Fishermen Fishing Cod in Iceland

Je poursuis
  « Saint Malo, pas trĂšs loin de chez nous, Ă©tait trĂšs, trĂšs important dans la pĂȘche Ă  la morue. Les capitaines des goĂ©lettes – des bateaux Ă  voile avec deux ou trois mĂąts – recrutaient leur Ă©quipage et s’approvisionnaient pendant janvier et fĂ©vrier, puis les bateaux partaient au printemps pour passer entre 6 et 8 mois dans l’Atlantique du nord-ouest. Parmi les vingt ou plus membres de l’équipage, il y avait un ou deux mousses – des garçons de 14 Ă  16 ans.  Les marins passaient la plupart de l’annĂ©e en mer.  On disait “qu’ils ne voyaient pas les feuilles des arbres.”

I continue
 “Saint Malo, not far from where we live, was very, very important for cod fishing. The captains of schooners – sailing boats with two or three masts – recruited their crew and stocked up during January and February, then the boats left in the spring to spend between 6 and 8 months in the northwest Atlantic. Of the twenty or more crew members, there were one or two ‘mousses’ – cabin boys from 14 to 16 years old. The sailors spent most of the year at sea. It is said that ‘they never saw leaves on the trees’. “

  • « Tous les ports dans le nord de la Bretagne Ă©taient concernĂ©s, n’est-ce pas ?  demande Michael. DahouĂ«t, Binic, St Quay, aussi bien que Paimpol ? Â»
  • « Oui, c’est vrai, et beaucoup des ports prĂšs d’ici ont leur ‘quai des Terre-neuvas’. J’ai regardĂ© un documentaire hier soir sur You Tube qui faisait rĂ©fĂ©rence Ă  FĂ©camp en Normandie aussi.  MĂȘme si la Bretagne Ă©tait trĂšs impliquĂ©e dans la pĂȘche Ă  la morue, ce n’était pas la seule rĂ©gion.   Le Grand Banc au large de Terre-Neuve Ă©tait trĂšs riche en poissons.  Des milliers de bateaux de pĂȘche partaient de Bordeaux, du pays basque, du Portugal, d’Espagne, d’Angleterre, d’Irlande
   de toute la cĂŽte Atlantique europĂ©enne, sans mentionner le continent amĂ©ricain. Au cours du dix-neuviĂšme siĂšcle, cette pĂȘche a atteint une Ă©chelle industrielle. »
  • “All the ports in the north of Brittany were concerned, weren’t they?” asks Michael. “Dahouet, Binic, St Quay, as well as Paimpol? “
  • “Yes, that’s right, and many of the ports around here have their ‘Newfoundland quay’. I watched a documentary last night on You Tube that referred to FĂ©camp in Normandy too. Although Brittany was very involved in the cod fishery, it was not the only region. The Great Banks off Newfoundland were very rich in fish. Thousands of fishing boats left Bordeaux, the Basque country, Portugal, Spain, England, Ireland 
 all the European Atlantic coast, without mentioning the American continent. During the nineteenth century the fishing reached an industrial scale. “
Terre Neuvas bilingual french english story
“Marcella” Crew 1938

3 – Les PĂȘcheurs des  “Terre-Neuvas” en France

Michael s’intĂ©resse beaucoup Ă  notre conversation.  Il puise dans son expĂ©rience de navigateur pour poser sa prochaine question: « Est-ce que le film que vous avez regardĂ© a expliquĂ© la route que prenaient les bateaux qui allaient en Terre Neuve ?  J’aimerais savoir si les bateaux y allaient directement, ou s’ils utilisaient les courants ocĂ©aniques, les courants porteurs qui circulent dans le sens des aiguilles d’une montre.»

Michael is very interested in our conversation. He draws on his experience as a sailor to ask his next question: “Did the film you watched explain the route taken by the boats that went to Newfoundland? I would like to know if the boats went there directly, or if they used to use the ocean currents, which flow in a clockwise motion.”

« Alors lĂ , je ne sais pas, on va devoir regarder le film encore pour voir s’ils en parlent. Il y a beaucoup de documentaires sur You Tube Ă  ce sujet.   Nous allons pouvoir faire des recherches !   Moi, ce que je sais des Terre-neuvas concerne surtout la Bretagne.  J’ai un ami, mon ancien cavalier de danse bretonne qui s’y intĂ©resse beaucoup.  Il a recueilli beaucoup de documents et de tĂ©moignages de gens dans les villages prĂšs d’ici, et il y a quelques annĂ©es il a prĂ©parĂ© une exposition sur les Terre-neuvas dans notre coin, et sur l’influence de cette Ă©conomie dans la vie locale de l’époque.   C’est Ă  ce moment-lĂ  que j’ai commencĂ© Ă  m’y intĂ©resser.»

“Ooh, I don’t know, we’ll have to watch the film again to see if they talk about that. There are a lot of documentaries on You Tube on the subject. We can do some research!   What I know about the Terre-neuvas mostly concerns Brittany.   I have a friend, my former Breton dance partner who is very interested in the subject. He collected a lot of documents and testimonies from people in villages near here, and a few years ago he prepared an exhibition on the Terre-neuvas in our area, and on the influence of the long-distance fishing economy on local life of the time.. That’s when I started to get interested in it.”

4 – The Tough Life of the French Cod Fishermen

En Bretagne, la vie des paysans Ă  la campagne Ă©tait difficile.  Les familles nombreuses Ă©taient souvent trĂšs pauvres, et le travail de pĂȘcheur Ă©tait mieux payĂ© que le travail Ă  la ferme, si la pĂȘche Ă©tait bonne.  Des fois on gagnait trois ou quatre fois plus que si on restait travailler sur la terre.  Mais c’était un travail dangereux, plein de risques, dans des conditions Ă©prouvantes.   

In Brittany, the life of country dwellers was difficult. Large families were often very poor, and fishing work was better paid than farm work, if the catch was good. Sometimes they earned three or four times more than if they stayed working the land. But it was dangerous work, full of risks, and in trying conditions.

Certains bateaux s’amarraient rĂ©guliĂšrement sur la cĂŽte de Terre-Neuve, oĂč ils avaient des sĂ©cheries de poissons, ou Ă  Saint Pierre et Miquelon, un archipel français juste au sud de Terre-Neuve.  Mais d’autres passaient tout leur temps sur le Grand Banc et des membres de l’équipage salaient le poisson dans la cale du bateau.   Imaginez ça – des mois entiers sans toucher la terre ferme, et ceci quelquefois pendant des semaines entiĂšres dans un brouillard Ă©pais ou une mer trĂšs agitĂ©e. Puis les risques posĂ©s par les icebergs, ou par les paquebots transatlantiques qui arrivaient Ă  toute vitesse, mĂȘme par un temps de brouillard purĂ©e de pois, et qui risquaient de couper les goĂ©lettes en deux – n’en parlons pas !

Some boats moored regularly on the Newfoundland coast, where they had fish drying racks, or in Saint Pierre and Miquelon, a French archipelago just south of Newfoundland. But others spent all their time on the Great Banks, and crew members salted the fish in the hold of the boat. Imagine that – whole months without touching terra firma, sometimes for weeks at a time in thick fog or rough sea. Not to mention the risks posed by icebergs, or transatlantic liners that came by at full speed, even during a pea-souper fog, and which could break the schooners in two!

Entre la pĂȘche le matin, puis l’aprĂšs-midi, le tranchage, nettoyage et salage des morues capturĂ©es, et finalement la prĂ©paration des lignes le soir, beaucoup de tĂ©moignages parlent de 18 heures de travail par jour – un travail d’arrache-pied.  Quelquefois on pĂȘchait Ă  la ligne directement par-dessus bord, mais on pouvait augmenter la production si les pĂȘcheurs quittaient le bateau principal Ă  deux dans de petites barques Ă  rames appelĂ©es ‘doris’.

Between fishing in the morning, then slicing, cleaning and salting the captured cod in the afternoon, and finally preparing the fishing lines in the evening, many reports speak of 18 hours of work a day – very hard work. Sometimes they fished directly over the side of the schooner, but they could increase production if the fishermen left the main boat in pairs in small rowboats called ‘dories’.

Avant de partir dans leur doris, les deux pĂȘcheurs devaient prĂ©parer leurs lignes : des milliers d’hameçons sur vingt-quatre lignes, chacune de 130mĂštres de long, par exemple.  Il fallait cinq heures chaque soir et nuit (s’il faisait assez clair !) pour prĂ©parer ces lignes, selon l’ancien Terre-neuvas et l’historien interviewĂ©s ici https://www.youtube.com/watch?v=b_qu3rix2IE 

Before leaving for their dories, the two fishermen had to prepare their lines: thousands of hooks on twenty-four lines, each 130 meters long, for example. It took five hours each night (if there was enough light!) to prepare these lines, according to the former Terre-neuvas and the historian interviewed here https://www.youtube.com/watch?v=b_qu3rix2IE

Si le brouillard descendait pendant qu’ils Ă©taient dans le doris, une corne de brume actionnĂ©e sur la goĂ©lette les aidait Ă  revenir aussi vite que possible
 mais quelquefois les doris se perdaient Ă  tout jamais.   On perdait souvent des pĂȘcheurs par-dessus bord de la goĂ©lette, ou le bateau lui-mĂȘme coulait par temps de tempĂȘte ou aprĂšs une collision. Beaucoup de marins ont perdu la vie sur le Grand Banc ou au large d’Islande ou de Groenland, comme en tĂ©moigne le nombre de cimetiĂšres cĂŽtiers et de monuments aux ‘disparus en mer’.   http://www.marinsdislande.fr/

If the fog came down while they were in the dory, a fog horn activated on the schooner helped them to get back as fast as possible 
 but sometimes the dories were lost forever. Fishermen were often lost overboard the schooner, or the schooner itself sank in stormy weather or after a collision. Many sailors lost their lives on the Great Banks or off Iceland or Greenland, as shown by the number of coastal cemeteries and monuments to those ‘disappeared at sea’.

Pourtant, et malgrĂ© la concurrence entre les milliers de bateaux, la pĂȘche Ă©tait souvent trĂšs bonne.   Dans le petit film sur YouTube citĂ© ci-dessus, l’ancien Terre-neuvas montre son ‘carnet de morue’ de 1938 oĂč on Ă©crivait le nombre de poissons pĂȘchĂ©s par jour dans son doris : 400 ou plus certains jours, beaucoup moins d’autres jours, avec un total de 2700 morues en juillet, et 16 130 pour la campagne entiĂšre.   Les morues de taille moyenne pesaient entre deux et quatre kilos, mais dans le passĂ© on trouvait aussi de trĂšs gros individus allant jusqu’à 100 kilos.

However, and despite the competition between thousands of boats, the fishing was often very good. In the little movie on YouTube mentioned above, the former Terre-neuvas shows his 1938 “cod diary” where the number of fish caught per day in his dory was noted: 400 or more on some days, much less other days, with a total of 2700 cod in July, and 16 130 for the entire campaign. Medium-sized cod weighed between two and four kilograms, but in the past there were also very large individuals up to 100 kilos.

5- The End of the Terre-Neuvas Fishing

HĂ©las, les annĂ©es de bonne pĂȘche ne pouvaient pas durer toujours.  L’ùre de la mĂ©canisation a mis fin Ă  l’utilisation des goĂ©lettes.   Le dernier voilier terre-neuvas a quittĂ© Saint Malo en 1951.   Des chalutiers, puis des bateaux-usines prenaient leur place.   Ces derniers pouvaient pĂȘcher beaucoup plus de morues en moins de temps, et rester sur place plus longtemps.   InĂ©vitablement, la surpĂȘche a suivi, les stocks de morues se sont effondrĂ©s, et les Etats Unis et le Canada ont limitĂ© l’accĂšs aux eaux de l’Atlantique du nord pendant les annĂ©es 1970.   Puis le Canada a imposĂ© un moratoire total sur la pĂȘche Ă  la morue au Grand Banc en 1992 pour essayer de laisser aux poissons le temps de reconstituer leurs stocks.  La fin d’une Ă©poque.

Alas, the years of good fish catches could not last forever. The era of mechanization ended the use of schooners. The last sailboat to Newfoundland left Saint Malo in 1951. Trawlers, then factory boats took their place. They could fish a lot more cod in less time, and stay there longer. Inevitably, overfishing followed, cod stocks collapsed, and the United States and Canada limited access to North Atlantic waters during the 1970s. Then Canada imposed a total moratorium on cod fishing on the Great Banks in 1992 to try to give the fish time to replenish their stocks. The end of an era.

Et ainsi s’achĂšve une activitĂ© qui a fait pendant longtemps une partie importante de l’économie locale, du patrimoine historique, et qui a marquĂ© des gĂ©nĂ©rations de familles en Bretagne et ailleurs. Il nous reste les musĂ©es des terre-neuvas, les expositions, les livres, les documentaires, les tĂ©moignages filmĂ©s des derniers Terre-neuvas
 et beaucoup de chants de marins.

And so ends an activity that was for a long time an important part of the local economy, of the historical heritage, and which marked generations of families in Brittany and elsewhere. We still have the museums dedicated to the Terre-neuvas, the exhibitions, the books, the documentaries, the filmed testimonies of the last Terre-neuvas 
 and many sea shanties.

Le musée des Terre-neuvas à Saint Malo https://www.mpterreneuvas.fr/le-musee

Si ce sujet vous intĂ©resse, vous aimerez l’article de Camille sur  le Festival du Chant de Marin Ă  Paimpol

Author: Suzanne

Suzanne

Bonjour ! My name is Suzanne. I am British-born, and have dual British and French nationality. I have been teaching French for the past 40 years, internationally. My husband Peter & I moved to Jugon-Les-Lacs, a charming village in Northern Brittany over 20 years ago, where I offered immersion courses with French Today for 10 years. I now teach locally and via zoom.

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